Moyenne vélo sur longue distance
La page est blanche et le kilométrage total est là, il compte 4 chiffres c'est à dire qu'il va au-delà de 1 000 km.
En face de ce nombre de kilomètres, il y a un nombre de jours, voire de semaines.
Le projet est important mais restons sur un calcul de base afin de bien comprendre en même temps ses possibilités. Ensuite, faire une extrapolation sur quelques milliers de kilomètres aura tout son sens.
Partons de ce que l'on connait par les moyennes, un 200 km se fait en 8 heures, un 300 en 13 heures, un 400 en moins de 20 heures et n'allons pas au-dessus.
Sur des randonnées telles que Paris Brest Paris, il est envisageable de faire 400 km en 24 heures, repos compris avec une nuit qui ne fait que quelques heures certes, mais c'est envisageable sur la totalité sur parcours.
Attention que pour rouler un 400 km en 24 heures, il ne faut pas faire une moyenne de 16.67 km/h, mais au-dessus afin de se libérer du temps de repos. Pour se libérer de 6 heures de repos, il faut une moyenne de 22 km/h et pour ce faire, il faut rouler au-dessus de 25.
Est-on ensuite capable de rouler 400 km sur 24 heures et ce durant plusieurs jours ?
Effectuer 400 km sur 24 heures, cela correspond à 1 000 km en 60 heures puis Paris-Brest-Paris en 72 heures, nous sommes d'accord, repos compris.
La moyenne calculée de 16.67 n'a rien à voir avec ce qui est ou sera affiché sur Strava : 22 km/h.
Autres références, PBP 2011, temps réalisé 62 h, soit un kilométrage en 24 heures de 464. Étais-je capable de poursuivre sur plusieurs jours encore, la réponse est oui, sans prétention. Le temps avait été gagné sur les heures de repos avec seulement 10 heures pour toute la randonnée.
Sur une telle base, un 400 km en 24 heures équivaut à 60 heures pour le 1 000 km, 72 heures pour le 1 200 km et 300 heures sur un 5 000 km, soit 12.5 jours pour un tour de France Randonneur, puis en regardant une marche plus haut c'est 372 heures sur un 6 000 km, soit 15.5 jours pour la transcontinentale du Canada (Vancouver, Halifax).
Avec une réserve sur la possibilité de répéter l'opération plus longtemps, comptons une base de 350 km en 24 heures, soit 68 heures pour 1 000 km, 82 h sur PBP, le Tour de France Randonneur en moins de 15 jours et la traversée du Canada en moins de 8 jours.
Sur le Mille du Sud en 2012, un temps de 75 heures avait été nécessaire pour effectuer les 1 000 km avec alors 16 000 m de dénivelé, soit 320 km en 24 heures.
Il est certain que c'est la limitation du temps de repos de nuit qui permet de passer de 350 km en 24 heures à 460 et que le profil du parcours joue grandement sur le terrain.
Le randonneur peut ainsi voir quelles sont ses propres possibilités sur 24 heures, puis extrapoler sur une distance plus grande et voir où il se situe. Doit-il rouler plus vite, doit-il se reposer moins. Doit-il rouler moins vite sachant que cela demande plus de repos ?
L'exercice est très intéressant à faire, du point de vue de la connaissance de ses capacités physiques d'une part pour pédaler et mentales d'autre part afin de supporter le manque de sommeil
Si les projections de moyenne peuvent s'avérer exactes sur un 1 000 km, il en va autrement bien au-delà. Il est facile de se mettre en mode "motivation je roule vite" sur 3 à 4 jours de vélo, il est plus difficile de faire de même sur plusieurs semaines.
L'expérience qui vient directement de la participation au Tour de France Randonneur, où un tableau de marche de 220 km quotidien était programmé, révèle que ce tableau a été respecté et sans plus. Est-ce que si ce tableau avait été plus ambitieux, il aurait été tout de même respecté ?
Durant ce tour exigeant avec ses 50.000 mètres de dénivelé, il a été possible, sur plusieurs jours, de rouler de 6 heures du matin à minuit. Peu de temps a été consacré au tourisme, malgré la beauté de certains sites. Le détail des moyennes par jour peut-être visualisé sur la page du suivi Tour de France Randonneur.